13 août 2022

Championnat d’Europe Munich : un triplé des Bleus qui restera dans les annales du sport français

Photos : Théo Gomez/Puur Film/F.F.TRI.

Historique. Les performances réalisées aujourd’hui par l’équipe de France de triathlon à Munich lors de la course masculine du championnat d’Europe resteront dans les annales du sport français.

Les Bleus ont, en effet, décroché les trois médailles offertes : or pour Léo Bergère, argent pour Pierre Le Corre et bronze pour Dorian Coninx. Il faut remonter aux JO de Sotchi en 2014 et un triplé réalisé en skicross pour retrouver trace d’un tel exploit.

Nul doute que les nombreux téléspectateurs français présents devant leur poste de télévision ont vibré devant le magnifique spectacle offert par nos trois triathlètes de l'Armée des Champions. Même les journalistes de France Télévisions en avaient des trémolos dans la voix… Une bonne promotion incontestablement pour le triathlon à deux ans des JO de Paris.

Le départ de la course a été donné à 16 h sous un joli ciel bleu. Comme la veille pour la compétition masculine, la natation s’effectue sans combinaison. Cela expliquera peut-être en partie les gros retards enregistrés par certains favoris aux termes des 1 500 m : 45’’ pour le Hongrois Bence Bicsák, 57’’ pour l’Allemand Lasse Lührs, 1’02 pour le Suisse Max Studer 1’06 pour le Portugais Vasco Vilaca et 1’08 pour le Belge Jelle Geens.

Côté Français, hormis Tim Richard qui concède 45 secondes, la première discipline au programme se déroule sans anicroches. Dorian Coninx, Pierre Le Corre et Léo Bergère sont respectivement 4e, 9e et 12e à 6, 12 et 16 secondes du meilleur nageur, le Hongrois Mark Devay.

Le trio se retrouve logiquement dans l’échappée de douze concurrents qui se constitue dès le début du vélo. Les Bleus ont en leur compagnie deux Portugais (Miguel Tiago Silva et Joao Pereira), deux Allemands (Jonas Schomburg et Tim Hellwig), deux Hongrois (Mark Devay et Csongor Lehmann), un Suisse (Simon Westermann), un Autrichien (Alois Knabl), et un Italien (Nicola Azzano).

Grâce à une collaboration sans faille, les fuyards parviennent très vite à prendre du champ sur leurs poursuivants. Malgré un léger ralentissement dans l’ultime tour, ils réintégrent l’aire de transition avec une avance substantielle de 45 secondes. Malgré la présence de coureurs à pied émérites (Geens, Studer, Bicsák, Vilaca) dans le groupe de chasse, les médaillés sont très certainement parmi les échappés.

Les plus prompts à la transition sont nos trois Bleus, Bergère, Coninx et Le Corre. La coalition tricolore est rejointe assez vite par le Hongrois Csongor Lehmann, le Portugais Joao Pereira et l’Allemand Jonas Schomburg.

Ce dernier est le premier à lâcher prise dans la terrible côte à escalader à 4 reprises. C’est ensuite Dorian Coninx qui semble accuser un coup de fatigue. Mais le Pisciacais retrouve très vite du poil de la bête et effectue la jonction avec le groupe de tête. C’est ensuite Joao Pereira qui fait les frais du rythme effréné imposé par les leaders.

Ils ne sont donc plus que quatre aux commandes de la course : nos trois Frenchies et le coriace Csongor Lehmann, champion du monde U23 en titre. Mais le Hongrois est lâché à son tour, à 2 tours du but, laissant les trois Bleus aux prises pour le titre. Il revient ensuite malgré tout au contact de Dorian Coninx qui a accusé un nouveau coup de mou.

Pendant ce temps, Léo Bergère a pris la poudre d’escampette. Il ne sera plus revu par ses adversaires. Le Montois aura tout loisir de partager sa joie avec le nombreux public dans la dernière ligne droite. Il remporte enfin son premier titre international en individuel. Deuxième du classement provisoire de la série championnat du monde, Léo prouve une nouvelle fois qu’il fait partie du gratin mondial.

Et c’est avec délectation qu’il constate ensuite qu’il aura deux autres Français à ses côtés sur le podium : argent pour Pierre Le Corre et bronze pour Dorian Coninx. A noter que ces deux derniers avaient eux aussi conquis le titre européen, en 2018 pour le Sablais et l’an passé pour le Pisciacais.

Quatrième Bleu engagé sur cette course, Tom Richard termine à la 32e place.

En ajoutant le bronze remporté hier par Emma Lombardi, la délégation tricolore compte désormais quatre médailles à son compteur. Et ce n’est peut-être pas fini car la France fera partie des équipes favorites du relais mixte demain en fin d’après-midi (départ à 18 heures).

 

CLASSEMENT

1 Léo Bergère (FRA) 01:41:09
2 Pierre Le Corre (FRA) 01:41:17
3 Dorian Coninx (FRA) 01:41:24

4 Csongor Lehmann (HUN) 01:41:30
5 Jelle Geens (BEL) 01:41:39
6 Joao Pereira (POR) 01:41:49
7 Jonas Schomburg (GER) 01:42:08
8 Michele Sarzilla (ITA) 01:42:33
9 Simon Westermann (SUI) 01:42:38
10 Bence Bicsák (HUN) 01:42:46

32 Tom Richard (FRA) 01:45:17

Résultats complets : https://bit.ly/3SQ8Jo0

 

DÉCLARATIONS

Léo Bergère (1er) : “C’était une chose d’être favori, c’était une autre de concrétiser. La stratégie que nous avons mise en place le matin a payé. Nous savions que la force de notre collectif pouvait nous permettre de réaliser de grandes choses. Nos efforts conjugués nous ont permis de réaliser ce triplé. Je suis heureux que le titre européen reste à la maison. Nous souffrons ensemble à l'entraînement et nous gagnons ensemble. Nous garderons ce souvenir longtemps dans nos mémoires.”

Pierre Le Corre (2e) : “ Un grand bravo à Léo qui était au-dessus du lot aujourd’hui. Nous sommes désormais tous les trois champions d’Europe.”

Dorian Coninx (3e) : “ J’ai accusé le coup à mi-course à pied. Quand j’ai vu que Léo et Pierre étaient aux deux premières places, je me suis dit que ce serait trop bête de rater un triplé historique. C’était un plaisir d’évoluer sur un superbe site devant un nombreux public.”

Benjamin Maze (DTN) : “ C’est évidemment une grande satisfaction de remporter toutes les médailles. J’ai surtout apprécié le comportement des athlètes qui se sont projetés directement sur l’avant de la course. Cela colle parfaitement avec l’approche et la stratégie fixées en début d’olympiade. Ils ont fait en sorte de mettre le plus à distance possible les meilleurs coureurs à pied (Geens, Vilaca, Bicsák). Ils ont ensuite fait le show à pied pour aller décrocher les trois premières places. La stratégie mise en place a payé.”