1 mars 2023

WTCS Abu Dhabi : Déjà la rentrée des classes !

Photos : Puur Film

C’est déjà la rentrée des classes ! Trois mois seulement après la finale du circuit 2022 marquée par le sacre de Léo Bergère à l’issue d’une course fertile en rebondissements et en émotions, les athlètes de la série championnat du monde (WTCS) seront déjà de retour sur une ligne de départ ce vendredi. Et ce sera à Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis) comme lors de l’ultime acte de la précédente saison.

Cette étape initiale du circuit World Triathlon sera l’occasion de jauger de l’état de forme des athlètes à un peu moins de cinq mois du clou de la saison, le Test Event de Paris, véritable répétition générale des JO de Paris 2024.
Six Français effectueront le déplacement : Cassandre Beaugrand, Léonie Périault, Emma Lombardi, Léo Bergère, Vincent Luis et Dorian Coninx. Même s’ils aborderont la course avec ambition, l’essentiel pour les Bleus sera de reprendre leurs marques quelques mois avant le Test Event, primordial dans la sélection pour les JO de l’an prochain.

Les plateaux des courses s’annoncent de grande qualité tant chez les femmes que chez les hommes. A quelques exceptions près, tous les meilleurs mondiaux seront de la partie pour cette manche initiale.

Côté féminin, deux médaillées de l’an passé ont néanmoins préféré faire l’impasse : la Bermudienne Flora Duffy (quadruple championne du monde et double tenante du titre) et l’Américaine Taylor Knibb (3e).

Le chemin est donc libre pour la vice-championne du monde Britannique Georgia Taylor-Brown (3 victoires d’étape en 2022) qui n’a pas terminé une manche de WTCS au-delà de la 2e place depuis août 2019.

La Britannique aura comme principales rivales l’Américaine Taylor Spivey (4e du circuit 2022), ses compatriotes Sophie Coldwell et Beth Potter (respectivement 6e et 7e du circuit 2022), la Néerlandaise Rachel Klamer (4e des JO de Tokyo).
Sans oublier nos tricolores Cassandre Beaugrand (5e du circuit final 2022) qui a déjà obtenu trois Top 10 à Abu Dhabi, Léonie Périault (5e de la finale ici même à Abu Dhabi et des JO de Tokyo l’an passé) et Emma Lombardi (3e du championnat d’Europe et 4e de la WTCS de Yokohama en 2022).

A noter également la rentrée de l’Américaine Katie Zaferes, de retour de maternité, qui n’a plus couru sur le circuit depuis le 21 août 2021 (4e de la finale à Edmonton).

Chez les hommes, le plateau sera encore plus royal. On retrouvera avec plaisir les trois premiers du circuit 2022 qui nous avaient valu un spectacle somptueux lors de la finale à Abu Dhabi : Léo Bergère (1er), le Néo-Zélandais Hayden Wilde (2e avec 2 succès d’étape) et Alex Yee (3e avec 3 victoires d’étape).

Cinq autres athlètes présents dans le Top 10 du classement final de l’an passé essaieront de jouer les trouble-fête : le Belge Jelle Geens (4e avec notamment une 3e place lors de la finale) et l’Australien Matthew Hauser (6e), l’Espagnol Antonio Serrat-Seoane (7e) et le Portugais Vasco Vilaca (8e). À surveiller de près également l’Américain Morgan Pearson, 2e de la finale derrière Léo Bergère.

Sans oublier nos deux autres Bleus Français Vincent Luis (5e du classement final 2022 avec une victoire aux Bermudes) et Dorian Coninx (3e du championnat d’Europe et lauréat de la coupe du monde de Bergen).

Même si cette première manche ne sera qu’une épreuve de remise en route pour la grande majorité des concurrents, les courses s’annoncent passionnantes. Vivement vendredi !

Une coupe du monde de Para triathlon est également au programme ce vendredi. Un seul Bleu fait partie des engagés : Antoine Besse (3e à Alhandra l’an passé).

 

START-LISTS

Femmes

Femmes : https://bit.ly/3J4Vdu5

Hommes : https://bit.ly/3L3Adp1

 

 

LE PROGRAMME

Course Para triathlon : 8 h (5 h en France)

Course élite femmes : 12 h (9 h en France)

Course élite hommes : 14 h (11 h en France)

Les courses de la WTCS seront retransmises en direct sur la chaîne L’Equipe.

 

FORMAT DE COURSE

Distance Sprint : 750 m de natation - 20 km de vélo (4 tours de 5 km sur le circuit de Formule 1) - 5,16 km de course à pied (2 boucles de 2,58 km)

 

INTERVIEW DE LÉO BERGÈRE

Ton titre de champion du monde a t'il changé quelque chose à ta vie ?
Léo Bergère : Non, ce titre n’a pas révolutionné mon quotidien. Cela a amené beaucoup de confiance à mon coach, mon entourage. Cela m’a conforté dans l’idée que nous allions dans la bonne direction et qu’il fallait continuer dans cette voie. Même si nous visons des plus gros objectifs, c’est déjà une sacrée étape de validée.
Combien de temps a duré ta coupure ? Aurais-tu préféré qu'elle soit un peu plus longue ?
Léo Bergère : Elle a duré trois semaines pleines. D’habitude, je ne coupe pas plus de deux semaines et demie. Habituellement durant la 3e, je nageais et j’effectuais quelques footings. Cette année, j’ai ressenti le besoin de couper complètement. J’ai senti que j’avais atteint les limites de mon corps en termes de fatigue. J’ai malgré tout été assez actif pendant les vacances.
Comment s'est préparée ta préparation hivernale ? As-tu connu des soucis de santé ?
Léo Bergère : Elle a été assez courte. Je n’ai repris l’entraînement que juste avant les fêtes. Je n’ai donc que deux mois et demi de séances dans les jambes. Je suis assez content de mon état de forme même si je sais pertinemment que je ne suis pas à mon meilleur niveau. J’ai validé de bons blocs d’entraînement et j’ai accumulé pas mal de volume. Tous les feux sont donc au vert. Nous serons tous sur un pied d’égalité. J’ai pu le constater en discutant avec d’autres athlètes comme Hayden Wilde. Je me bonifierai au fil des courses pour arriver au maximum de ma forme sur le Test Event.
Dans ta tête es-tu déjà projeté sur Paris 2024 ?
Léo Bergère : J’ai déjà un petit peu les JO de Paris en tête. C’est l’objectif à venir même s' il nous reste un an à parcourir. Je vais utiliser cette année pour travailler mes faiblesses et renforcer mes points forts pour essayer de les exploiter encore plus en course. Cela ne m’empêchera pas de jouer ma carte à fond dès que j’en aurai l’occasion.
Si je peux obtenir un bon classement mondial et viser une médaille, je ne me priverai pas. L’objectif principal reste néanmoins d'être costaud sur le Test Event.

 

INTERVIEW DE LÉONIE PÉRIAULT

Combien de temps a duré ta coupure hivernale ? Aurais-tu préféré qu'elle soit un peu plus longue ?
Léonie Périault : Ma coupure a duré 3 semaines. Elle a été suffisante… J’avais déjà hâte de reprendre dans mon nouvel environnement avec mon nouveau coach.
Comment s'est passée ta préparation hivernale ? Es-tu en effet libérée de tout pépin physique ?
Léonie Périault : La préparation s’est bien déroulée malgré les nombreux changements. J’ai attaqué début janvier. Mon problème de souffle est derrière moi depuis le mois d’octobre 2022.
La saison démarre à Abu Dhabi. Apprécies-tu en général cette course ?
Oui c’est une course que j’affectionne. Cependant, elle est tôt dans l’année. Ce n’est qu’une première étape. La saison va être longue avec comme objectif majeur un pic de forme pour le Test Event en août à Paris.
Quel classement te sembles-tu capable de viser ?
Léonie Périault : Je ne vise pas de place en particulier. Cette course ne constitue qu’une étape et non un objectif.
Dans ta tête es-tu déjà projetée sur Paris 2024 ?
Léonie Périault : Je me projette plutôt sur le test event qui a lieu en août 2023. C’est la première étape pour se qualifier. J’ai la chance de pouvoir axer ma préparation sur cet événement car j’ai réalisé un critère de sélection lors de la dernière étape WTCS 2022 à Abu Dhabi en terminant 5e.

 

INTERVIEW DE STÉPHANIE GROS
Responsable de l’équipe de France Olympique

La saison 2023 démarre seulement trois mois après la fin de la précédente saison. Ce délai très court a-t-il constitué un problème pour les athlètes ?
Stéphanie Gros : Depuis les JO de Tokyo qui se sont déroulés en 2021, soit un an après la date prévue, nous avons globalement le sentiment que tout s'enchaîne. Pour permettre aux athlètes malgré tout de souffler un peu à la sortie de cette longue olympiade 2016/2021, World Triathlon a proposé une saison 2022 un peu en décalé avec une première WTCS en mai et une grande finale fin novembre. La conséquence est que la saison 2023 débute, comme souvent, par une première course dès le mois de mars. Le délai entre la dernière étape de 2022 et la première de 2023 est par conséquent court. Néanmoins, cette première étape ne sera finalement qu’un sprint et la seconde n’est prévue qu’en mai. Les athlètes ont ainsi le choix de faire cette course avec la forme du moment ou d’attendre le mois de mai pour reprendre le circuit WTCS sur un format Courte Distance.
Le classement du Championnat du Monde est calculé sur 4 étapes + la Grande Finale. Cette année, World Triathlon a décidé d’intégrer le Test Event de Paris dans le classement WTCS ce qui permettra aux athlètes qui ont des ambitions pour le classement général d’avoir un peu plus de souplesse dans l’organisation de leur calendrier en ne visant que 3 étapes + le test Event + la Grande finale.
En dehors du classement général, l’étape d’Abu Dhabi n’est pas une course sur laquelle il y a un gros enjeu.
Hormis Pierre Le Corre tous les meilleurs athlètes de l’équipe de France seront présents lors de cette première manche. Est-ce déjà une course importante pour eux ?
Stéphanie Gros : En 2022, l’objectif des français était la Grande Finale. Pour 2023, ce sera le Test Event.
L’accès au Test Event était possible dès 2022 en réalisant un top 5 sur la Grande Finale. Léo Bergère et Léonie Périault, qui ont validé ce critère, abordent la saison 2023 avec le confort de se concentrer dès à présent sur la préparation de cet objectif.
Les autres devront valider le critère d’accès au Test Event, puis ensuite, pourront se concentrer sur la préparation de l’épreuve parisienne du mois d'août.
Abu Dhabi est donc un moyen pour les Français de se remettre dans le rythme des compétitions, de prendre quelques marques à deux mois de la première épreuve sur format olympique qui lancera « vraiment » la saison.
Tous les athlètes vont-ils être en mesure de se présenter à 100 % de leurs possibilités dès cette première manche ? Quels seront les objectifs ?
Stéphanie Gros : Les athlètes n’arriveront pas à 100 % sur cette épreuve. La grande finale s’est courue là-bas il y a seulement 3 mois sur un format courte distance et dans des conditions climatiques difficiles. Tout le monde a fini la saison fatigué. L’étape de vendredi sur un format Sprint sera un moyen pour les athlètes de se remettre dans le rythme.
C’est une occasion de retrouver les automatismes et de mesurer les points à retravailler pendant les deux prochains mois. Le voyage est globalement facile, le décalage horaire laisse peu de trace et une heure de course, même s’il fera chaud, sera moins impactante que les deux heures courues sur la Grande Finale.
Cette épreuve est donc une occasion de remettre un dossard « au chaud » à quelques semaines de la fin de l’hiver.

 

LE CLASSEMENT FINAL DE LA WTCS 2022

 

Hommes

 

1 Léo Bergère (FRA) 4741.89 pts

2 Alex Yee (GBR) 4721.41 pts

3 Hayden Wilde (NZL) 4696.48 pts

4 Jelle Geens (BEL) 4384.52 pts

5 Vincent Luis (FRA) 3880.95 pts

 

10 Pierre Le Corre (FRA) 2727.14 pts

18 Tom Richard (FRA) 1946,59 pts

27 Dorian Coninx (FRA) 1432,56 pts

 

Classement complet : https://bit.ly/3Z5ovOu

 

Femmes

 

1 Flora Duffy (BER) 5105.63 pts

2 Georgia Taylor-Brown (GBR) 5081.25 pts

3 Taylor Knibb (USA) 4179.23 pts

4 Taylor Spivey (USA) 3889.44 pts

5 Cassandre Beaugrand (FRA) 3801.32 pts

 

11 Emma Lombardi (FRA) 2982.34 pts

21 Léonie Périault (FRA) 1903,48 pts

Classement complet : https://bit.ly/3m4dpL7