7 août 2020

Triathlon – Fin de stage sur Font-Romeu pour la Relève

Du 16 juillet au 06 août, des sportifs du groupe “Relève” de Triathlon était en stage au CREPS de Font-Romeu. Un stage de 3 semaines qui s’est terminé cette semaine, l’occasion de faire un point sur les objectifs et le planning des athlètes avec le Responsable des Equipes de France F.F.TRI., Sébastien Poulet.

 

 

En quoi consiste ce stage ? Quels athlètes participent ?

 

Ce stage a pour objectif de faire travailler nos meilleurs jeunes, dans une perspective de développement des qualités nécessaires pour atteindre le haut niveau en triathlon. Cela passe par des phases de développement et donc des périodes de charge d'entraînement importante, comme c’est le cas actuellement sur Font-Romeu. Il s’inscrit dans un cycle de préparation générale, puisqu’aucune échéance internationale majeure n’est au programme de ces sportifs à l’issue de ce stage.Cela fait deux ans que nous emmenons régulièrement nos meilleurs jeunes en altitude à Font-Romeu.

 

Le stage se déroule sur 3 semaines.Ils sont aujourd’hui 11 athlètes à être en stage à Font Romeu (4 juniors et 7 U23). Parmi eux, on retrouve Arthur BERLAND, Guillaume HAY, Paul GEORGENTHUM, Boris PIERRE, Baptiste PASSEMARD, Paul LEBOIS, Théo TEXEREAU, Valentin MORLEC, Célia MERLE, Jessica FULLAGAR, et Emma LOMBARDILes onze sportifs sont accompagnés par des entraîneurs, des kinésithérapeutes et une nutritionniste.

 

Quelle est la journée type d’un athlète durant ce stage ?

 

C’est un lever à 6h45. Il débute sa journée par un test de variabilité de la fréquence cardiaque. A l’aide de son cardio qu’il met au réveil, il va faire le test pendant 15 minutes (test HRV). L’analyse de ce test donne des informations précieuses aux entraîneurs afin d’adapter en cas de besoin les prochaines séances d’entraînements des sportifs. Puis il se rend au service médical du CREPS pour faire une première mesure de composition corporelle (poids, taux de masse grasse, masse d’eau totale, …) ainsi qu’une mesure de densité urinaire de manière à s’assurer qu’il est bien hydraté.

 

Nous mesurons également sa saturation en oxygène et sa fréquence cardiaque pendant la nuit afin de nous rendre compte comment le stress hypoxique créé par l’altitude est géré par les organismes. Toutes ces données, ainsi que les données d’entraînement, sont compilées sur la Plateforme PLAYSHARP, qui permet d’assurer un véritable suivi des sportifs pendant le stage, mais aussi au fil des différents séjours en altitude, puisque certains en sont à leur 4ème stage à Font-Romeu depuis la Toussaint 2018. Après cette prise de mesures, il part au petit déjeuner et vient ensuite l’entraînement. Le matin, l’athlète débute généralement par une séance natation de 8h à 10h.

 

La deuxième séance d'entraînement de la matinée est soit une séance de vélo (2 heures) ou de course à pied (entre 40 à 60 minutes) avec un contrôle de son intensité via la fréquence cardiaque. Il faut savoir qu’une grande majorité des entraînements est contrôlée via la fréquence cardiaque ou la puissance en vélo.L’après-midi s’organise en fonction de ce qui a été fait en matinée. Si l’athlète a réalisé une séance course à pied le matin, il fera une séance vélo l’après-midi ou inversement. Cela dépend généralement de la météo du jour. En complément, l’athlète dispose également de 1 à 2 séances de préparation physique par semaine.

 

En temps habituel, les plus jeunes s'entraînent en moyenne 20h par semaine et jusqu’à 30h pour les plus aguerris. Sur ce stage, les plus jeunes s’entraînent de 28 à 30 heures, jusqu’à 38 heures pour les U23.Le volume d’entraînement est donc plutôt important avec une énorme pré-dominance d’intensité basse, beaucoup d’aérobie. C’est donc pour cela que nous contrôlons quasiment en permanence les intensités d’entraînement. Avec l’altitude, qui reste un stress pour l’organisme en tant que tel, et le volume d’entraînement plus important, si nous ne réduisons pas les sollicitations au niveau des intensités fortes, les organismes ne vont pas suivre très longtemps.

 

Pour résumer, il y a une période d’acclimatation d’une semaine et ensuite des cycles de 4 jours avec 2 jours comprenant chacun une séance sollicitante et 2 jours sans sollicitation forte au niveau physiologique.Également, l’athlète dispose de soins kiné tous les deux jours; soins qu’il fait le soir généralement. Et après le dîner, il part se coucher. C’est une fin de journée qui se termine en moyenne à vers 21h30 - 22h.

 

Est-ce que les athlètes ont des jours de repos durant ce stage ?

Non du tout. Les jours de repos correspondent aux jours où ils n’ont aucune sollicitation au niveau intensité comme par exemple dimanche dernier; une journée pendant laquelle ils sont partis rouler pendant 4 heures le matin. Le but étant de garder un volume d’activité important.Vu leur niveau d'entraînement et leurs capacités physiques actuelles, aller rouler pendant 4 heures reste quelque chose de facile pour eux car relativement peu sollicitant pour leur organisme… du moment où l’intensité reste basse, d’où le contrôle de celle-ci. Cela leur permet de récupérer, tout du moins d’être disponible pour être en capacité d’enchaîner de telles journées et de répondre présent lors des séances difficiles.

 

Pourquoi avoir choisi Font Romeu ? Quels sont les bénéfices d’un stage en altitude ?

Un stage en altitude va provoquer un stress à l’organisme, et ainsi induire des réponses de celui-ci, des adaptations que ce soit au niveau central (cardio-pulmonaire) mais aussi au niveau musculaire ou cellulaire; un exemple connu est la production accrue de globules rouges qui est intéressante lorsque l’on fait des sports d’endurance.Ce stage en altitude peut (s’il est bien mené) ainsi permettre d’accroître le niveau de performance de l’athlète.Le stage s’est déroulé du 16 juillet au 06 août. Il prend donc fin cette semaine.

 

Nous tenions ainsi à remercier chaleureusement le CREPS de Font-Romeu et tout son personnel pour leur accueil et leur accompagnement tout au long de ces 3 semaines.Grâce aux infrastructures du site situé à un peu plus de 1800m mais aussi avec l’aide du personnel technique et médical du CREPS, nous bénéficions d’un suivi de haut niveau. Nous avons également pu mettre en place des protocoles particuliers, comme des séances de sprints en cyclisme réalisés à une altitude simulée de 3300 m pour une partie des sportifs. C’est une belle collaboration.Aussi, nous tenions à remercier tout particulièrement, Nicolas Bourel (expert scientifique) et Jérôme Lacroix (médecin) avec qui nous avons travaillé tout au long de ce stage sur le recueil de données liées à l’altitude.

 

Je tiens également à remercier l’ensemble de l’encadrement fédéral (cadres techniques, personnel fédéral, kinés, médecins) qui a su proposer et conduire un stage de très haute qualité à nos jeunes espoirs. Nous sommes dans une logique de travailler à long terme avec le CREPS de Font-Romeu, nous y avons ainsi prévu un nouveau stage pour la Relève à la Toussaint.