OPÉRATION TRIATHLON IMMERSIVE ROOM HÔPITAL BARTHÉLÉMY DURAND ETAMPES

Le mardi 25 septembre, la ligue Ile-de-France de triathlon a été sollicitée pour mettre à disposition des tapis et vélos connectés au sein d’un gros établissement de santé spécialisé dans la santé mentale, l’hôpital Barthélémy Durand à Etampes. 

Cet hôpital qui emploie 1 500 salariés et qui accueille plus de 700 patients fête cette année ses 60 ans d'existence. 

La vidéo qui se trouve en bas de page revient sur cette opération. 

INTERVIEW D'ISABELLE LINTANF

Educatrice spécialisée au sein du centre social

EPS Barthélémy Durand

Pourriez-vous nous présenter l’hôpital en quelques lignes ? 

L’EPS Barthélemy Durand est un Établissement Public de Santé en soins de santé mentale et de psychiatrie. Il couvre les deux tiers de la population de l’Essonne, soit 84 % du territoire départemental, ce qui représente environ 800 000 habitants. 

Notre établissement prend en charge un peu plus de 16 000 personnes par an, dont 3 600 enfants et adolescents. Plus de 70 structures sont réparties sur le territoire pour être au plus près des patients. En effet, la plupart des soins se font sans hospitalisation. Certains soins demandent une hospitalisation à temps plein, d’autres, en famille d’accueil, ou encore en accueil à temps partiel. De plus, depuis 2013 sur le site d’Etampes, il y a une Maison d’Accueil Spécialisé de 60 places. Mais la plupart des patients vivent chez eux.

Pour faire fonctionner l’établissement et prendre en charge la file active, il y a un peu plus de 1 500 agents comprenant 70 professions différentes (soignants, administratifs, techniques, logistiques, informaticiens, …). 

En 2023, l’hôpital fête ses 60 ans. Le 26 septembre, l’EPS Barthélemy Durand a profité d’une journée ensoleillée pour célébrer ce bel anniversaire en réunissant une partie du personnel autour de moments conviviaux, ludiques et sportifs. C’est dans ce cadre-là que nous vous avons demandé d’animer notre challenge « vélos connectés ».

Quel est votre rôle dans l’hôpital ? 

Je suis éducatrice spécialisée au sein du centre social qui comprend un atelier d’activités

manuelles, une médiathèque, une cafétéria/boutique et d’un service d’activités physiques. Je participe à beaucoup de missions transversales qui concernent l’alimentation (le « manger/bouger »), l’activité physique personnel/patients, la relation avec les usagers et la transition écologique pour n’en citer que quelques-unes.

Êtes-vous vous-même sportive ?

Je pense pouvoir répondre oui car je suis licenciée dans 3 fédérations : natation, course d’orientation et celle du sport en milieu rural. Avec cette dernière, je pratique le Pilate et le renforcement musculaire.

Connaissiez-vous le Triathlon avant cette opération ?

Oui, un de mes fils pratique ce sport depuis 2020.

Les patients font-ils du sport régulièrement dans votre établissement ?

Certains patients viennent dans notre salle de musculation ou le gymnase pour pratiquer une activité physique, encadrée par des infirmiers chargés du sport de notre établissement, après accord du médecin. Une journée est dédiée plus particulièrement à l’activité football. Elle est ouverte à l’ensemble des unités d’hospitalisation de l’hôpital. Elle a un certain succès d’autant plus qu’elle se termine par un repas convivial autour d’un barbecue.

Au niveau de nos services extra hospitaliers, les soignants mettent en place des groupes thérapeutiques plus ou moins réguliers tels que la marche, la piscine, le badminton et le vélo.

Organisez-vous régulièrement des opérations de ce style dans votre établissement ? Si oui, lesquels ?

C’est la première fois qu’il est organisé un tel évènement qui mette notamment l’activité physique en avant. Il y a fort longtemps des rencontres inter hôpitaux existaient sous forme de tournois de football et de pétanque.

Comment en êtes-vous venus à faire venir la Triathlon Immersive Room dans votre hôpital

?

Je participe aux réunions sport entreprise à l’initiative du MEDEF de l’Essonne où intervient Karine DUPOUY. A plusieurs reprises, elle nous a évoqué l’engagement de la Fédération de Triathlon pour démocratiser le sport et le rendre accessible à tous. C’est pourquoi, je me suis dit que c’était l’occasion d’offrir une activité pouvant convenir aussi bien aux personnels qu’aux patients, tant aux sportifs qu’aux sédentaires. La direction a vite adhéré à cette idée.

Comment avez-vous choisi les patients qui ont participé à l’opération ? 

Certains patients sont venus d’eux-mêmes, d’autres ont été accompagnés par les soignants de leur unité d’hospitalisation. Le choix se fait par rapport à l’état psychique du patient. Il n’y a pas vraiment eu de critères liés à la capacité physique, chacun pouvant pratiquer en fonction de ses capacités.

Qu’ont pensé les patients de cette expérience ? Que leur a apporté cette expérience ?

L’expérience leur a beaucoup plu. Ils se sont prêtés au jeu en essayant de relever le défi.

Beaucoup ont été capables de faire la totalité du parcours (5,8 km). Ils ont exprimé l’envie de reconduire au plus vite cette expérience, riche en apports thérapeutiques (en plus de l’intérêt de se mouvoir). Elle a créé une relation de groupe, une notion d’entraide (ils se sont motivés entre eux), un objectif individuel et commun (il est parfois difficile d’avoir un objectif quand on souffre de maladie mentale). Cette expérience a aussi permis un moment de plaisir, qui a permis aux patients de mettre de côté pendant un temps leur souffrance, leurs problèmes liés à leur pathologie. Ils sont redevenus pendant un temps une personne « lambda » et pas qu’une personne malade. Ces moment-là sont précieux pour aider les patients à sortir de l’hôpital.

Le personnel peut-il faire du sport à l’intérieur de l’hôpital ? Avez-vous une salle de sport ?

Actuellement, il y a du football et du badminton dans le gymnase. Certains vont également à la salle de musculation. Une réflexion générale pour élargir les pratiques sportives à l’ensemble du personnel est en cours.

Nous avons la chance d’être bien équipé car nous disposons d’un grand gymnase, de 2 salles de musculation sans oublier un parc de 80 hectares.

Combien de membres du personnel ont testé la Triathlon Immersive Room ? Qu’en ont-ils pensé ?

Nous avons eu 87 participants dont une majorité de personnel (environ 70) car la journée leur était dédiée. Les retours sont très positifs. Ils se sont pris au jeu et certains ne se savaient pas capables de pédaler avec autant de vigueur.

Allez-vous conseiller cette opération à d’autres hôpitaux ?

Si l’occasion se présente, je conseillerai cette opération à d’autres établissements de santé. Je serais même motivée pour la renouveler dans notre établissement à d’autres occasions. Nous souhaiterions faire une action pour le Téléthon qui a pour thème cette année, « Muscle ton Téléthon ».