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Tous les amateurs de cyclisme connaissent Nacer Bouhanni, sprinter émérite qui a glané soixante-dix victoires entre 2011 et 2023.
Après l’arrêt de sa carrière, il s’est tourné vers d’autres sports comme la course à pied et depuis cette année le Duathlon et le Triathlon. Présent dans le cinq de base de Metz Triathlon qui participera au Grand Prix de Willgottheim ce dimanche, il nous parle de sa nouvelle passion dans l'entretien qui suit.
Si tu devais détacher trois faits marquants de ta carrière, quels seraient-ils ?
- Mon titre de championnat de France sur route en 2012 à Saint-Amand-les-Eaux
- Mes trois succès d’étape lors du Giro 2014 avec en bonus le maillot cyclamen (classement par points) à la fin du Tour
- Mes deux victoires d’étape sur Paris Nice (2013 et 2014)
Quand et pourquoi as-tu décidé d'arrêter ta carrière de cycliste professionnel après 14 ans de pratique ?
En avril 2022, j’ai chuté lors de la 2e étape du Tour de Turquie. En raison de la fracture de la vertèbre C1, j’ai dû porter un corse intégral pendant un mois.
J’ai repris la compétition dix mois après. Mais je ne suis jamais parvenu à retrouver mon niveau tant physiquement que psychologiquement. À la suite de nouvelles chutes, j’ai préféré arrêter ma carrière en octobre 2023.
Pratiquais-tu la course à pied pendant que tu étais cycliste professionnel ?
Non, jamais. Je n’aimais pas courir d’ailleurs. Mon sport d’origine était la boxe anglaise..
Depuis quand pratiques-tu la course à pied avec assiduité ?
J’ai commencé à courir pendant ma convalescence après ma chute en Turquie. Depuis ma fracture à la cervicale C1, je ne pouvais plus prendre de coups. Du coup, j’ai dû faire une croix sur la boxe anglaise et une éventuelle carrière en amateur. Je me suis donc tourné vers le running. À ma surprise, j’ai rapidement été convaincu par cet effort solitaire où on est seul face à ses pensées, dans un combat contre soi-même. Malgré une gêne persistante au nerf sciatique et une tendinite au talon d’Achille j’ai réussi à réaliser de bons chronos sur les courses auxquelles j’ai participées : 32’50 aux 10 km de la Tour Eiffel, 1h17’59 au semi-marathon de Nancy, 2h34’36 au marathon de Francfort…
Tu participes ce dimanche au Grand Prix de Duathlon de Willgottheim. Comment es-tu venu à la discipline ?
J’ai reçu un appel de Dimitri Maxan du club de Metz Triathlon. J’ai été séduit par sa proposition. Même si je me destine à des compétitions sur Longue Distance, j’ai accepté de tenter ma chance sur un Grand Prix. Les distances seront sans doute un peu courtes, mais je ferai de mon mieux.
Comment t’es-tu préparé pour cette course ? As-tu réalisé des enchaînements ? As-tu pris des conseils auprès d’un coach ?
Je me suis préparé seul de mon côté. J’ai fait des séances de course à pied et de vélo mais sans les enchaîner. Je n’ai pas non plus effectué d'exercices de transition. Je découvrirai sur place.
Quel sera ton calendrier pour la suite de la saison ? Participeras-tu à des triathlons ?
Je me destine plutôt aux compétitions Longue Distance, que ce soit en Duathlon ou en Triathlon. Je n’ai pas encore de calendrier précis.
En duathlon, vous venez de me parler du Championnat du monde Powerman de Zofingen. Cela peut m’intéresser. Je vais me renseigner sur l’épreuve.
En Triathlon, j’avais prévu éventuellement de participer à l’Ironman 70.3 d’Aix-en-en Provence mais je ne le ferai pas. Je pense qu’en revanche je serai départ du Triathlon XL dé Gérardmer le 6 septembre prochain.
Je me suis également engagé sur le Marathon de Valence programmé le 7 décembre. J’aimerais passer sous les 2h30.
Quelles sont tes activités professionnelles actuelles ?
D’une part, je gère ma société immobilière.
De l’autre, je suis acteur depuis peu. C’est ma compagne, Hafsia Herzi qui m’a mis le pied à l’étrier. Elle est à la fois actrice (elle vient de recevoir le césar de la meilleure actrice) et réalisatrice. Je joue dans son prochain film, “ La petite Dernière”, qui a été sélectionné en compétition officielle pour le Festival de Cannes. J’incarne le rôle d’un professeur de badminton, sport que j’ai pratiqué en scolaire.
En fin d’année, si tout se concrétise, je devrais poursuivre avec un premier rôle dans un biopic sur l’ancien coureur cycliste italien, Gino Bartali (ndlr : lauréat des Tours de France 1938 et 1948).

























