9 juin 2022

Championnats du Monde de Duathlon Targu Mures : Trois à la suite pour les Bleus ?

  1. Photo : @dymages @worldtriathlon

35. C’est le nombre de médailles remportées par l’équipe de France lors des championnats du monde de duathlon depuis la création de l’évènement en 1990. Parmi elles, 10 étaient en or.

Un grand nombre de ces titres (6) ont été acquis ces sept dernières années : Benoît Nicolas et Sandra Levenez (2014), Benoît Nicolas (2017), Benjamin Choquert (2019) et Sandra Levenez (2019), Nathan Guerbeur (2021).

Deux de ces athlètes seront en course pour un nouveau titre ce vendredi à Targu Mures (Roumanie) : Benjamin Choquert et Nathan Guerbeur, sacrés respectivement en 2019 et en 2021. Lors de son succès, ce dernier avait devancé un autre tricolore, Maxime Hueber-Moosbrugger. “ Au regard des résultats des dernières années, les objectifs restent bien sûr élevés. Nous espérons donc a minima conserver notre titre”, explique David Mangel, responsable de l’équipe de France de duathlon.

Les principales rivaux du trio tricolore devraient être les Belges Arnaud Dely (3e l’an passé), Angelo Vandecasteele (3e en 2019 et 5e en 2021) et Vincent Bierinckx (4e de la précédente édition), ainsi que le Britannique Liam Lloyd (4e en 2019 et 7e l’an passé).
Sixième du championnat d’Europe en 2019, Krilan Le Bihan essaiera de créer la surprise.

Quant au Rookie Valentin André, révélation du début de saison sur le Grand Prix de duathlon, il essaiera, a minima, d'obtenir une place de finaliste (Top 8) même si le manque d’expérience peut lui être préjudiciable.

Chez les femmes également, les Bleues auraient dû figurer parmi les favorites de la course. Malheureusement, rattrapées récemment par le Covid-19, Marion Legrand et Garance Blaut ont été contraintes de déclarer forfait et ne sont donc pas du voyage en Roumanie.
Du coup, une seule tricolore sera au départ : Marion Le Goff. Néophyte comme Valentin André, la Pontivyenne essaiera de se hisser parmi les 8 premières.
Les favorites de la course seront deux athlètes que l’on a l’habitude de voir courir sur le Grand Prix sous les couleurs de Montluçon, la Vénézuélienne Joselyn Daniely Brea Abreu (tenante du titre) et la Mexicaine Guadalupe Jazmin Aguilar Corona (4e en 2021). Le match devrait être arbitré par la Japonaise Ai Ueda (2e l’an passé).
Un relais mixte est également au programme de ces championnats du monde. Mais comme une seule tricolore (Marion Le Goff) est présente en Roumanie, aucune formation française ne sera au départ de cette compétition.

 

FORMAT DE COURSE

10 km de course à pied (4 tours), 37,5 km de vélo (5 tours) - 5 km de course à pied (2 tours)

Les parcours ne seront pas identiques à ceux des championnats d’Europe organisés il y a un et trois ans. Le format de course était celui du sprint (5 km, 20 km, 2,5 km), alors que cette année, le format sera dit "standard distance”. Aussi, la course ne se déroulera pas dans le cœur de ville, mais sur un circuit automobile à une quinzaine de kilomètres de celle-ci. Le circuit sera donc quasiment plat avec beaucoup de relance et ponctué de quelques dénivelés. Selon David Mangel, il correspondra aux Français “Je considère que si on les sélectionne c’est qu’on estime qu’ils sont en capacité d’être performants dans n’importe quelle condition.”

 

PROGRAMME

Vendredi 10 juin

Départs :

13h30 heure locale (12h30): course masculine
16h15 heure locale (15h15): course féminine

 

INTERVIEW DE DAVID MANGEL (conseiller technique auprès de la F.F.TRI. en charge des équipes de France de duathlon)

Depuis quand travailles-tu à la Direction Nationale de la F.F.TRI. ? Quel est ton meilleur souvenir sur un Championnat du monde ?

David Mangel : Je suis conseiller technique auprès de la Fédération depuis bientôt 22 ans. J’ai commencé en septembre 2000. Je suis notamment chargé des équipes de France de duathlon depuis septembre 2016. En ce qui concerne mon meilleur souvenir, c’est difficile d’en dégager un seul. Je dirais qu’il y en a au moins deux : le deuxième titre de champion du monde de Benoit Nicolas en 2017 au Canada, car il avait 40 ans. Il nous a fait un joli tour de magie (les initiés comprendront) pour sa dernière saison au plus haut niveau. Et puis je dirais que le doublé français lors du Championnat du monde 2019, qui s’est déroulé à Pontevedra, reste incroyable. Benjamin Choquert a remporté son 1er titre de champion du monde et Sandra Levenez son deuxième titre après celui de 2014. La troisième place de Garance Blaut sur cette même course est venue clore un week-end déjà parfait.

Sur quels critères as-tu effectué ta sélection pour les championnats du monde ?

David Mangel : Généralement, pour réaliser la meilleure sélection possible on s’appuie quand on le peut, sur les performances des duathlètes qui courent la première partie de saison du circuit national (notamment sur les étapes du Grand Prix de duathlon), mais aussi sur les résultats internationaux de l’année précédente. Sachant qu’il y avait deux critères de droit à la sélection pour le Championnat du monde : être championne ou champion du monde 2021 (Nathan Guerbeur chez les hommes était automatiquement qualifié) et être championne ou champion de France 2022 (Benjamin Choquert chez les hommes et Marion Legrand chez les femmes étaient eux aussi directement qualifiés). Ces trois athlètes ont obtenu leur sélection pour le Championnat du monde sur la base de ces critères de droit. Pour les autres, au regard de leurs performances sur certaines courses (notamment Marion Legoff et Valentin André, tous deux médaillés de bronze au championnat de France de duathlon 2022 à Châteauroux et Maxime Hueber-Moosbrugger, vice-champion du monde 2021), leurs sélections sont logiques.

Marion Le Goff et Valentin André vont honorer leur première sélection en équipe de France. Qu’attends-tu d’eux ?

David Mangel : Le filtre de lecture lorsque l’on sélectionne des athlètes pour une compétition internationale, c’est qu’on estime qu’ils peuvent aller chercher une médaille individuellement, à minima obtenir une place de finaliste (top 8). Pour l’un comme pour l’autre, une place dans les 8 serait une belle satisfaction, ils en ont largement les moyens. Mais la difficulté, qui leur est commune, réside dans le fait que ce format de course leur est inconnu (il n’est plus utilisé en France aujourd'hui). Ils vont aussi découvrir le contexte d’un championnat du Monde. Cela demande donc un peu d’expérience. Mais je ne suis pas inquiet pour eux… Ils s'entraînent toute l’année pour ce genre d’événement.

Quelles sont les grandes échéances du calendrier 2022 pour les duathlètes ? Les Jeux Mondiaux auront-ils la même importance pour les Bleus que le Championnat du monde ?

David Mangel : Elles ne sont pas nombreuses mais habituellement pour celles et ceux qui ont la chance d’être sélectionnés en équipe de France, c’est en principe un Championnat du monde et un Championnat d’Europe (dans cet ordre là ou dans l’ordre inverse). Mais tous les 4 ans il y a les “Jeux Mondiaux” pour certaines disciplines reconnues de haut niveau “non olympiques”. Le duathlon a la chance d’en faire partie. Sur le plan sportif, le niveau de concurrence ne sera pas plus élevé, car on retrouvera a minima les mêmes athlètes que sur un championnat d’Europe ou un championnat du Monde.