8 décembre 2023

MARJOLAINE PIERRÉ : “JE M’ÉTAIS FIXÉE TROIS OBJECTIFS ET LES TROIS ONT ÉTÉ RÉALISÉS”

Crédit photo : World Triathlon

 

Après Ilona Hadhoum et Clément Mignon, c’est au tour de Marjolaine Pierré, championne du monde Longue Distance, de nous conter ses meilleurs moments de l’année et de nous livrer ses perspectives d’avenir.

 

Quel bilan fais-tu de ton année 2023 ? Quel restera ton meilleur souvenir ?

C’est un bilan très positif. Je m’étais fixée trois objectifs et les trois ont été réalisés. Je ne peux être que très contente. Mon meilleur souvenir reste mon titre de championne du monde Longue distance, le même jour que Clément et sous les yeux de mon papa et de mon entraîneur. Dans ma tête, cela m’a permis de tirer un trait sur une année 2022 qui avait été émaillée de nombreuses blessures. 

 

As-tu repris l’entraînement ? Comment s’est passée ta coupure ?

Je suis toujours en coupure. Il faut préciser que l’année prochaine sera différente avec les Championnats du monde programmés en septembre. L’année sera donc décalée par rapport à la précédente. Je vais donc prendre le temps de me reposer avant de reprendre progressivement en 2024. Je vais profiter de cette coupure pour effectuer des tests de différents matériels, voir des sponsors…

 

Comment as-tu commencé le Triathlon ?

J’ai toujours fait du sport. Pendant que mes parents pratiquaient le triathlon, je m’adonnais de mon côté à la gymnastique. Lorsque j’étais étudiante à Aix en Provence, mes parents étaient, de leur côté, restés sur l’Île de la Réunion. Pour m’occuper et meubler mes week-ends, je me suis mise au Triathlon. Et le moins que l’on puisse dire est que cela m’a bien occupé. J’ai pu effectuer des stages, des compétitions et j’ai fait beaucoup de rencontres. En fait, je connaissais mais je n'aimais pas trop le Triathlon. J’ai finalement appris à l’aimer à 18 ans.

Clément nous a dit que tu l’avais poussé à participer aux Championnats du monde longue distance à Ibiza. Pourquoi était-ce important pour toi que vous y participiez ?

Sur Longue Distance, nous sommes un petit peu éloignés de la Fédération et du drapeau français. Je trouvais important d’honorer le seul rendez-vous de l’année que l’on peut avoir avec la Fédération. De plus, l’accompagnement est vraiment top. Toute l’année, nous sommes voués à nous-même et devons tout gérer seuls. 

Là, on peut vraiment dire que cela nous a changé. Et puis, il y avait un titre de Championne du monde à la clé. La Fédération fait l’effort de garder une émulation pour le Longue Distance malgré l’approche des Jeux Olympiques.

Il est donc important d’honorer les sélections à la fois pour la Fédération et pour le pays que l’on représente. 

 

 

Crédit photo : World Triathlon

Comment as-tu vécu la course à Ibiza, sachant que tu avais beaucoup d’avance et que , de son côté, Clément était également aux avant-postes ?

Comme je revenais d’une année jalonnée de blessures, après une préparation hivernale, je ne savais pas trop à quoi m’attendre sur une telle course. Je ne savais pas ce que je pouvais espérer mais j’avais envie de briller. C’était une période où j’avais moins confiance en moi en raison d’une prise de poids qui était pourtant nécessaire pour que mon corps soit plus solide. Cela m’a permis d’aller plus vite à vélo en appuyant plus fort sur les pédales. 

Lorsque j’ai produit mon effort à vélo, j'ai pris mon temps pour m’alimenter. Cela m’a permis de démarrer la course à pied avec 8 minutes d’avance. J’ai continué ensuite de gérer cette avance, en étant très précautionneuse sur tout ce que je faisais. J’étais en pleine gestion de l’effort pour assurer la victoire. 

 

Participeras-tu aux championnats du monde Longue Distance en 2024 ?
J’aimerais bien sûr défendre mon titre. La course aura lieu en Australie. C’est assez loin et il  y a beaucoup de courses internationales. Il faudra donc choisir. Dans l’idéal, j’aimerais y participer. Nous sommes malgré tout en train de voir avec le staff fédéral si c’est vraiment intéressant d’y aller.

Crédit photo : World Triathlon

Tu as remporté l’Ironman Portugal pour ta première sur cette distance. Comment s’était passé ce baptême du feu ?

Plus longue qu’un Half-Ironman et plus courte qu’un Full, le championnats du monde Longue Distance World Triathlon était la course de préparation idéale pour un Ironman. 

Mon objectif était de me qualifier pour le championnat du monde de Nice car j’évoluerai à domicile lors de cette course. Je ne m’étais pas préparée spécialement pour l’épreuve du Portugal parce que j’étais focalisée sur l’Ironman Israël qui n’a finalement pas eu lieu. 

Comme je devais accompagner Clément au Portugal, je me suis finalement inscrite. Pendant la course, je n’arrêtais pas de me dire que la distance me dominait. J’étais donc à nouveau en gestion de mon effort, prenant le temps qu’il fallait pour la nutrition. Je me suis retrouvée assez bien placée dès le début de la course et j’ai attaqué là où il fallait. C’était un super moment de gagner là-bas. 

 

Quels sont tes objectifs principaux pour 2024 ?

Je me suis fixée comme objectif principal de performer à Nice pour les Championnats du monde. Si j’arrive au départ avec une préparation sans blessure, ce sera une réussite pour moi. J’aimerais ensuite performer sur les courses PTO pour garder un bon Ranking (Marjolaine est actuellement 12e). Enfin, j’aimerais me qualifier pour les championnats du monde Half-Ironman.

 

Est-ce que tu comptes courir en France en 2024 ?

Je sais que les championnats de France auront lieu début juin (le 8) à Vichy. Clément me motive pour y participer comme moi je l’avais fait pour qu’il soit au départ du Championnat du monde à Ibiza. 

La date est assez bien placée dans le calendrier. Je pourrais débuter ma saison lors de cette course. Je l’ai donc dans un coin de ma tête. Le Triathlon de Gérardmer, que j’adore pourtant, est trop proche du championnat du monde de Nice, je ne pourrai pas y être. Grâce à ma victoire au Portugal, je me suis qualifiée pour les Championnats du monde à Nice. J’aurai donc forcément au moins une course en France.