9 février 2023

Quand un PAB rencontre un autre PAB…

Photos : Puur Film / FFTRI-FBoukla-Activ'Images

 

Quelques jours après avoir rencontré, Pierre-Ambroise Bosse, son initianolyme, Pierre-Antoine Baele nous a donné une interview. L’occasion de revenir sur cette rencontre entre les 2 “PAB” et de nous donner quelques informations sur sa saison 2023.

Cette rencontre a eu lieu au CREPS des Hauts-de-France. Notre vice-champion du Monde 2022 de Para triathlon en catégorie PTS4 a pu rencontrer et échanger avec le coureur de demi-fond Pierre-Ambroise Bosse, champion du monde du 800 m en 2017.

 

Cette rencontre entre les 2 PAB était-elle la première ?

Pierre-Antoine Baele : “Affirmatif, c’était la première vraie rencontre même si nous nous étions déjà côtoyés une première fois lors d’une soirée pacte de performance (dispositif de la Fondation du sport français qui permet aux entreprises comme aux particuliers d’accompagner les sportifs de haut niveau français) organisée par la métropole.

 

Vous partagez les mêmes structures d’entraînement au CREPS des Hauts-de-France. Vous côtoyez-vous souvent ? Vous soutenez vous l’un et l’autre à l’approche de courses ou de championnats importants ?

Pierre-Antoine Baele : “Pas encore car c’est tout récent. Je viens de devenir ambassadeur de la MEL (Métropole Européenne de Lille) alors que Pierre-Ambroise l’était déjà de son côté. L’objectif est de rencontrer un maximum de partenaires et d’athlètes. Maintenant, l’idée est de se soutenir l’un et l’autre et plus largement tous les athlètes soutenus par la MEL. Pierre-Ambroise privilégie les entraînements croisés et réalise des entraînements de natation. Nous avons prévu prochainement de partager des séances d'entraînement ensemble, notamment en natation. La MEL accompagne des athlètes qui se préparent pour les Jeux et les met en relation comme ce fut le cas avec Pierre-Ambroise. Il y a une aide financière débloquée pour les athlètes. Le gros point positif pour moi est de rencontrer les (futurs) partenaires de la région et des sportifs de tous horizons pour mutualiser les expériences.”

 

Une rencontre avec un athlète qui a été champion du Monde t'aide-t-elle dans ta façon de préparer les gros évènements ?

Pierre-Antoine Baele : “C’est inspirant de rencontrer un athlète champion du monde. Cela donne envie de faire aussi bien et de goûter au titre de champion du monde, et si par la suite il peut partager un peu plus de son expérience, elle sera la bienvenue.”

Avant de pratiquer le triathlon, tu étais sprinteur. Ce moment d’échange t’a-t-il rappelé des bons souvenirs de ton passé de pistard ?

Pierre-Antoine Baele : “L’athlétisme est un sport qui m’a marqué. Forcément, rencontrer Pierre-Ambroise que je suivais me rappelle de très bons souvenirs. Mais aujourd’hui, je suis très bien dans le Triathlon et je n’ai pas envie de revenir à l’athlétisme. En revanche, je n’oublie pas ces bonnes années qui me sont bénéfiques aujourd’hui pour ma pratique de la course à pied en Triathlon, et surtout pour les valeurs de partage que j’attache à maintenir au quotidien.”

 

Hormis PAB es-tu proche d’autres athlètes au CREPS des Hauts-de-France ?

Pierre-Antoine Baele : “Pour le moment non car je suis ambassadeur de la MEL depuis peu. Je vais bientôt pouvoir découvrir le dispositif et rencontrer tout le monde. J’ai intégré le CREPS en janvier 2023. Je côtoie donc des athlètes mais aussi des anciens athlètes comme Gaël Querin, ancien décathlonien que je suivais auparavant. Cela est très motivant et très inspirant. Actuellement, je suis le seul triathlète mais il y a des pratiquants de disciplines similaires avec notamment un groupe de spécialistes du décathlon, discipline encore plus poussée que notre sport.”

 

Ce CREPS te sert de lieu d’entraînement.  En tant qu’athlète handisport, bénéficies-tu d’une aide ou d’un accompagnement particulier ?

Pierre-Antoine Baele : “Je n’ai pas d’aide par rapport à mon handicap considéré comme léger. Cependant, comme je figure sur la liste des athlètes de haut niveau, je suis aidé par la maison de la performance, la Fédération Française de Triathlon et le ministère des sports. Cela me permet de m’entraîner et de débloquer des aides pour être performant et continuer de progresser. La maison de la performance m’accompagne dans ma préparation physique. Grâce à cette aide, je bénéficie pour la première fois d’un entraîneur pour la natation.

Début janvier, tu as participé à un rassemblement des équipes de France, suivi d’un stage de préparation avec l’équipe de France paralympique au CREPS de Boulouris. Tu as enchaîné avec un autre stage à Lanzarote. Comment se sont passés ces deux moments ?

Pierre-Antoine Baele : “Ce sont deux moments très différents. Le premier était un stage ouvert plus largement qui nous a permis de tous nous retrouver. Nous avons également côtoyé l’équipe de France olympique. Il y a aussi beaucoup de personnes de la fédération qui sont venues sur cet événement. Cela m’a permis de mettre des visages sur des noms car je ne suis pas présent depuis très longtemps. C’était également l’occasion de remettre le pied à l’étrier. Nous avons été très bien accueillis par les gens du CREPS. Nous avons pu nous entraîner dans de très bonnes conditions et avec une très bonne météo. Le deuxième stage à Lanzarote, qui ne concerne que 7 athlètes, est plus ciblé. C’est notre premier gros stage. Nous travaillons principalement le volume à basse intensité. 

 

Ta préparation hivernale se passe-t-elle bien ? 

Pierre-Antoine Baele : “ Pour le moment, oui. J’ai fait le choix de courir ma première compétition très tard et de réaliser des gros volumes d’entraînements. Cette année, l’objectif sera d’abord vraiment de progresser.

 

As-tu déjà défini ton programme de course pour le début de la saison ?

Pierre-Antoine Baele : “Le programme est défini. Cependant, il pourra être adapté aux éventuelles blessures et/ou changements de programme. La première compétition internationale sera les championnats d’Europe programmés début juin. Je participerai néanmoins à des courses de préparation en amont en France. Je vais aller dans des endroits que je connais bien, soit à proximité de chez moi (dans la région des Hauts-de-France) et à Montélimar où les organisateurs prennent plaisir à nous accueillir chaque année dans de bonnes conditions. 

 

Avec le Test Event des Jeux Paralympiques et la manche World Cup de Besançon, tu auras l’occasion de courir 2 fois devant le public français. Cela sera-t-il une motivation supplémentaire  ?

Pierre-Antoine Baele : “Oui, on peut parler de motivation supplémentaire car nous évoluerons devant nos amis et notre famille. C’est super intéressant de partager ces moments-là avec mes proches que j’ai peu l’occasion de voir. D’un autre côté, la course sera la même qu’une course à l’autre bout du monde et il faudra être le meilleur ce jour-là. Cela ne changera pas ma préparation, mais le jour J, ça pourrait m’aider à me dépasser encore plus.”

 

Que te manque-t-il pour battre Alexis Hanquinquant ?

Pierre-Antoine Baele : “Être meilleur en natation tout simplement ! Je dois encore progresser dans cette discipline et sortir avec lui de l’eau ou, tout du moins tout près, pour que les débats soient plus ouverts. Notre objectif pour tous les deux reste néanmoins de finir aux 2 premières places. Si c’est le cas, ce ne sera que du bonheur.  Mais d’abord, il reste du travail à effectuer pour progresser. J’ai la chance qu’Alexis soit de la même nationalité que moi et que nous nous entendons bien. De son côté, il me tire vers le haut. Pour ma part, je le pousse à être toujours performant. C’est une concurrence saine. Ce que l’on veut d’abord c'est être bons à deux. L’objectif sera d’être les 2 meilleurs le jour de la course et à terme le jour de l’épreuve de Paris 2024.”