PRÉSENTATION DU CENTRE D’ENTRAÎNEMENT RÉGIONAL DE TRIATHLON DE LA LIGUE BRETAGNE

Photos : CRE BRETAGNE

La ligue Bretagne de Triathlon dispose depuis l’an passé d’un Centre Régional d’Entraînement de Triathlon, basé à Rennes. Entraîneur responsable du CRE, Robin Lemercier nous fait découvrir la structure bretonne dans l’interview qui suit.

Peux-tu te présenter succinctement ? 

Je m’appelle Robin Lemercier, j’ai 28 ans et je réside à Rennes. Je suis licencié au club de l’Entente Haute Bretagne Triathlon et adhérent de Saint-Grégoire Triathlon. Depuis septembre 2024, je suis Conseiller Technique à la Ligue de Bretagne de Triathlon, où ma mission principale consiste à coordonner et entraîner le Centre Régional d’Entraînement (CRE).

Peux-tu nous en dire plus sur ta carrière sportive ?

Coureur à pied depuis l’âge de 10 ans, j’ai d’abord pratiqué le cross-country et la piste avant de m’orienter vers la course sur route. J'ai amélioré progressivement mes records personnels (14’59 sur 5 km, 31’16 sur 10 km, 1h09’14 sur semi-marathon et 2h23’21 sur marathon).

Depuis quelques années, je pratique également les disciplines enchaînées : deux titres de champion de France de duathlon par équipe en 3e puis 2e division (avec accession en D1 la saison prochaine), plusieurs podiums sur triathlons régionaux courte distance, et plus récemment une transition vers le longue distance, marquée par une victoire au Tri Sud Vendée (format L, 3h45).

Mon expérience sportive m’a permis d’acquérir une connaissance fine des exigences de l’entraînement et la compétition. Cette pratique soutenue m’a sensibilisé à la rigueur quotidienne que demande la performance : la régularité, la gestion de la fatigue, l’importance de la récupération, mais aussi la capacité à rester engagé dans un projet sur le long terme. J’ai également appris à gérer des formats et des contextes de course variés, ce qui m’a donné une vision élargie des différentes approches de la performance. Cette double expérience constitue un socle précieux dans mon rôle d’entraîneur, où je m’attache à combiner exigence, progressivité et équilibre dans la construction de carrière des jeunes athlètes.

Que faisais-tu avant de travailler au Centre Régional d'Entraînement (CRE) ?

Avant de rejoindre le Centre Régional d’Entraînement, j’ai travaillé pendant 5 ans comme entraîneur salarié au club de Saint-Grégoire Triathlon. Cette expérience m’a permis d’acquérir une véritable expertise dans la structuration de projet sportif et associatif. J’ai participé à la mise en place de stratégies de développement, à la gestion et au suivi d’un grand nombre de licenciés, de l’école de triathlon jusqu’aux adultes. J’ai également appris à composer avec l’écosystème fédéral et institutionnel, en collaborant avec le comité, la Ligue, la Fédération et les collectivités locales.

Enfin, ce rôle m’a donné une expérience précieuse dans l’accompagnement individualisé des athlètes : comprendre leurs besoins, adapter les charges d’entraînement à leur profil, et surtout, trouver le bon équilibre entre ambitions sportives, contraintes scolaires et bien-être personnel.

Peux-tu nous présenter succinctement le CRE ? 

Le CRE est basé à Rennes, avec un accès direct à des infrastructures de qualité : bassin nordique de 50 m, piste d’athlétisme en tartan de 400 m, salle de musculation, ainsi que des parcours variés et sécurisés pour le vélo et la course à pied. Cet environnement complet favorise à la fois la progression et l’épanouissement des athlètes.

Pourquoi as-tu souhaité intégrer le CRE ?

Rejoindre le CRE a été une évidence pour moi. C’était l’opportunité de m’investir pleinement dans l’accompagnement de jeunes triathlètes prometteurs de ma région, dans un cadre qui conjugue haut niveau sportif et réussite scolaire. Au-delà de l’aspect purement sportif, ce projet correspondait à ma volonté de transmettre mon expérience, ma passion pour l’entraînement, mais aussi des valeurs comme la discipline, la persévérance et le plaisir dans l’effort.

Étant impliqué dès la création de la structure, j’ai eu la chance de partir d’une page blanche. Cela m’a permis de bâtir une organisation cohérente avec ma vision de l’entraînement : un suivi individualisé dans un cadre collectif, où chaque athlète peut progresser à son rythme, tout en s’inscrivant dans une dynamique de groupe stimulante. Je souhaite que le CRE soit plus qu’une simple structure d’entraînement : un véritable projet de formation, où les jeunes apprennent à devenir non seulement de meilleurs triathlètes, mais aussi des individus autonomes et responsables.

Quelle est ta fonction au CRE ? Y a-t-il d'autres personnes dans le staff ?

Je suis l’entraîneur responsable du CRE. J’assure la planification et la programmation des

entraînements, le suivi quotidien des athlètes ainsi que la coordination avec nos partenaires

(scolaires, médicaux, institutionnels, privés).

Le staff comprend également :

• Rodolphe Boutier, élu responsable de la commission sportive régionale
• Mathieu Carrer, préparateur mental
• Stéphane Delaunay, médecin du sport
• Julie Pichard, kinésithérapeute
• Nohé Le Guillou & William Desbois, stagiaires en Master STAPS EOPS

Combien d'athlètes sont présents dans la nouvelle promotion ? Comment ont-ils été sélectionnés ? Quel est leur niveau sportif ?

La promotion 2025-2026 regroupe 13 athlètes, sélectionnés sur des critères sportifs (résultats, potentiel), mais aussi scolaires et humains, afin de garantir un équilibre entre performance, projet personnel et esprit collectif.

La structure s’adresse à des triathlètes post-bac (catégories juniors et U23), allant de profils en développement régional à des athlètes déjà performants au niveau national, voire international.

Combien d'heures les athlètes consacrent-ils au sport ? Réalisent-ils des stages durant l'année ?

Les athlètes consacrent en moyenne 15 à 25 heures par semaine à l’entraînement, avec une répartition adaptée à leur niveau, leur expérience et leur tolérance à la charge :

• Natation : 4 à 6 séances
• Vélo : 3 à 5 séances
• Course à pied : 4 à 6 séances
• Musculation/PPG : 0 à 1 séance

Chaque année, un stage d’altitude est organisé à Font-Romeu en août (3 à 4 semaines), ainsi que deux stages « performance jeunes » de la Ligue de Bretagne (février et avril, 5 jours chacun). Ces regroupements favorisent la cohésion et permettent de varier les conditions d’entraînement.

Quelles sont les exigences imposées aux athlètes sur le plan scolaire ?

Le double projet est une priorité : les athlètes doivent poursuivre leur scolarité avec rigueur. Ils bénéficient du statut de sportifs de haut niveau universitaire, qui leur offre des aménagements tout en exigeant un investissement constant.

As-tu  constaté une belle progression des athlètes de la promotion de l'an passé ?

La promotion précédente a connu une progression notable, aussi bien sportivement que dans la structuration de leur quotidien. Parmi les résultats marquants :

• 4 qualifications aux tests Équipe de France à Cannes
• 3 qualifications aux Championnats de France de Duathlon (dont 1 Top 10)
• 7 qualifications aux Championnats de France de Triathlon (dont 2 Top 10 et 2 Top 20)
• 7 qualifications aux Championnats de France d’Aquathlon (dont 1 Top 10 et 3 Top 20)
• 6 participations en Coupes d’Europe Juniors (5 athlètes différents)

Qu’as-tu à ajouter en conclusion ?

Le CRE Bretagne a pour vocation d’offrir un cadre structurant où les jeunes athlètes peuvent conjuguer performance sportive et réussite scolaire. Mais au-delà des résultats, c’est un véritable lieu de formation : nous cherchons à accompagner des sportifs en devenir, mais aussi à former des individus capables de s’organiser, de gérer leurs contraintes et de se construire un projet de vie équilibré.

Mon ambition est de faire du CRE un tremplin : un espace où les jeunes découvrent ce que signifie s’engager dans un projet de haut niveau, où ils apprennent à se dépasser au quotidien tout en restant fidèles à leurs valeurs et à leur plaisir de pratiquer.

C’est un projet qui me tient profondément à cœur, parce qu’il s’agit d’investir dans la jeunesse, dans le sport breton et dans la transmission. Et je souhaite continuer à le développer avec l’ensemble des partenaires institutionnels, fédéraux et privés qui nous accompagnent, afin de donner aux triathlètes bretons les meilleures conditions possibles pour réussir.