27 juillet 2021

Léonie Périault se révèle à Tokyo !

Belle surprise à Odaiba ce mardi à Tokyo. Alors qu'elle n'était pas dans les favorites, Léonie Périault marque le triathlon français en terminant 5ème de l'épreuve, meilleure performance chez les femmes aux Jeux Olympiques. C'est dans des conditions météo épouvantables, avec le passage d'une tempête tropicale, que la course olympique s'est jouée. Elle est remportée par Flora Duffy qui décroche la 1ère médaille d’or olympique par les Bermudes tout sport confondu.

Les épreuves de triathlon s’enchaînent mais ne se ressemblent pas… Ce mardi matin à Tokyo la météo à ajouter son lot de surprises à la course olympique (1,5 km de natation, 40 km à vélo, 10 km de course à pied). La tempête tropicale perturbe le ciel de Tokyo, la ville s’est réveillée sous un énorme nuage de pluie. Le départ de l’épreuve féminine a ainsi été décalée de 15 minutes (6h45 heure locale).

Sur le ponton les filles ont froid et plongent vite dans une eau à 29 degrés. Trois groupes se forment rapidement sur ce début de partie natation menée par la Britannique Jessica Learmonth. Derrière les groupes se rassemblent pour former un pack très étiré. À la sortie de l’eau, elle est suivie par la Brésilienne Vittoria Lopes et l’Américaine Katie Zaferes.

Les Françaises arrivent sur la 1ère transition un peu plus loin, Léonie est 12ème et Cassandre, en 24ème position, n’est pas dans un bon jour et sa course va très vite s’arrêtée à cause d’une crevaison. Rapidement, la décision d’abandonner est prise par le staff et la tricolore afin de la préserver pour le triathlon relais mixte de samedi.

Devant, 7 filles mènent l’allure dont Katie Zaferes (USA), Georgia Taylor-Brown (GBR), Summer Rappaport (USA), Jessica Learmonth (GBR) et Flora Duffy (BER). Après 20 kilomètres de vélo, Rappaport pointe dans le 2ème groupe à 1’11 de la tête, Léonie y a également trouvé sa place pour rester dans le top 15 jusqu’à la prochaine transition. Il fallait rouler avec prudence avant d’éviter la chute sur ce parcours trempé avec ces 90 virages serrés qui ont fait défaut à quelques filles. 20 ne finiront pas la course !

Au départ de la course à pied, Flora Duffy part seule en tête. Katie Zaferes tente de s’accrocher une dizaine de secondes derrière, suivie de près par la paire Britannique Taylor-Brown/Learmonth.
Léonie sort de l’aire de transition avec 1’06 de retard et part judicieusement à son allure. Alors que la tête de course est imprenable, laissant Duffy s’envoler vers l’or olympique, Léonie s’accroche et parvient à garder son rythme pour remonter progressivement sur ses concurrents. Lors du dernier tour, elle pointe même à la 4ème place, 2’14 derrière Flora Duffy qui assomme ses poursuivantes avec sa foulée toute en souplesse. Zaferes est à la lutte pour la médaille d’argent avec Taylor-Brown mais la Britannique maintient une allure trop difficile à suivre pour l’Américaine.

À 33 ans et après 1h55mn36 de course, Flora Duffy devient la 1ère championne olympique de l’histoire des Bermudes. Georgia Taylor-Brown, championne du monde de courte distance en 2020, devient vice-championne olympique 1’14 plus tard à l’issue d’une superbe course. La championne du monde 2019 Katie Zaferes remporte le bronze pour 13 secondes de plus. La 4ème place revient à la Néerlandaise Rachel Klamer sur un sprint finale incroyable avec Léonie Périault qui franchit la ligne d’arrivée 1’’ derrière. La Française peut lever les poings et sourire malgré son énorme effort, une nouvelle page du triathlon féminin français s’est écrit à Tokyo grâce à sa 5ème place, meilleure performance française chez les femmes aux Jeux Olympiques.

De bon augure avant la nouvelle épreuve olympique par équipe ce samedi où il faudra s’attendre à batailler contre les Britanniques qui ont montré leur bon état de forme en individuel.

Résultats

1 - Flora Duffy (BER) en 1h55'36"
2 - Georgia Taylor-Brown (GBR) en 1h56'30"
3 - Katie Zaferes (USA) en 1h57'03"
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5 - Léonie Périault (FRA) en 1h57'49"
DNF - Cassandre Beaugrand (FRA)

Tous les résultats en cliquant ici 

Benjamin Maze – Directeur Technique National 

« La performance de Léonie montre que ses qualités sont présentes depuis des années comme on le sait dans l’encadrement des équipes de France. Léonie s’est permise aujourd’hui de croire en elle. Elle réalise une superbe course et égale son meilleur résultat en WTS à Leeds. On est plus qu’heureux pour elle sur ses 1ers JO. On a su titiller son orgueil, elle a su aller chercher son côté guerrier sans se laisser submerger par ses émotions.
Elle a réussi à laisser derrière elle la Suissesse Nicola Spirig, championne olympique en 2012 et qui participe ici à ses 5ème JO ce qui est exceptionnel. Elle est restée focalisée sur elle-même sans regarder la concurrence. Son entraîneur Stéphanie Gros sait très bien ce qu’elle est capable de réaliser au quotidien à l’entraînement à Montpellier et on savait qu’elle pouvait aller chercher ce résultat. Elle a très bien nagé, est restée prudente à vélo sur ce parcours technique et dangereux, et a réalisé une bonne transition pour partir à son allure à pied.
On se sent plutôt très bien pour le triathlon relais mixte grâce à cette performance. On sait qu’on a parmi les meilleurs relayeurs au monde et Léonie a montré de quoi elle était capable à la concurrence. »

Léonie Périault – 5ème :

« À Londres en 2012 j’avais vu David Hauss et Laurent Vidal courir pour les 4ème et 5ème places et je trouvais ça énorme. C’est ce que j’ai fait 9 ans après, c’est vraiment dingue ! Les conditions étaient vraiment très particulières, on s’attendait à avoir très chaud, finalement j’ai eu froid au départ natation. À vélo c’était très glissant, j’ai vu 2 filles tomber devant moi ce qui n’était pas rassurant.
Je n’étais pas à l’aise, c’est pour ça que je suis plus restée à l’arrière. À pied je me sentais bien, je ne me suis pas posée de questions, j’ai couru toute seule et me fais doubler à la fin. Je ne m’attendais pas à ça alors qu’il y a 2 mois je me faisais opérer de l’appendicite, le jour de l’annonce de ma sélection pour ces JO.
Je prouve que je méritais ma place ! Je me sens en forme après cette course, c’était mon jour, c’est ça la magie des Jeux ! Mes jambes sont encore bonnes pour le relais.
J’ai le numéro 31, le relai a lieu le 31, jour de mon anniversaire… Je n’ai plus qu’à continuer d’écrire mon histoire ! »